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Avortement, béatification du roi Baudoin… Deux évêques belges critiquent le pape François

Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai et Mgr Pierre Warin, évêque de Namur
Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai et Mgr Pierre Warin, évêque de Namur
Deux évêques belges, Mgr Guy Harpigny et Mgr Pierre Warin, se sont publiquement démarqués des positions du pape François suite à son voyage en Belgique.

Le récent voyage du pape François en Belgique, du 26 au 29 septembre, a suscité des réactions variées, y compris des critiques de la part de deux évêques belges. Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, et Mgr Pierre Warin, évêque de Namur, ont exprimé publiquement leur désaccord sur plusieurs des déclarations du Saint-Père, notamment sur l’avortement, le rôle des femmes dans l’Église, et la béatification du roi Baudouin. Ces prises de position ont été relayées dans des interviews diffusées sur des plateformes locales, notamment le site Notele pour Monseigneur Harpigny et le site du diocèse de Namur pour Monseigneur Warin.

Dans un premier temps Monseigneur Guy Harpigny, lors de la messe célébrée au stade Roi Baudouin, a relevé un problème technique qui a empêché les évêques d’entendre correctement l’homélie : « On voyait la bouche du pape bouger, mais on entendait rien. » Cependant, au-delà de cet incident, c’est surtout la réponse du pape à une question sur la place des femmes, lors d’un échange à Louvain-la-Neuve, qui a suscité sa critique. Le Pape avait répondu en s’appuyant sur les Écritures, une approche que Monseigneur Harpigny a jugée insuffisante : « Le pape a réduit les femmes à leur rôle de procréation, à leur fécondité. » Pour lui, le souverain pontife aurait dû offrir une réponse plus en phase avec les attentes actuelles.

Les critiques du prélat belge ne se sont pas arrêtées là. Il a également manifesté son désaccord avec l’idée de béatifier le roi Baudouin, salué par François pour son refus de signer la loi dépénalisant l’avortement en Belgique en 1990. « Le fait que le pape veuille maintenant béatifier le roi vient de quelques-uns, mais les évêques ne l’ont jamais demandé », a-t-il déclaré, signalant un décalage entre les intentions de Rome et la perception locale des évêques. Il a également exprimé son malaise face aux propos du pape comparant les médecins pratiquant l’avortement à des « tueurs à gages » : « C’est un peu fort », a-t-il ajouté.

De son côté, Monseigneur Pierre Warin, évêque de Namur, a partagé des réserves similaires. Sur le site du diocèse de Namur, l’évêque a expliqué qu’il appréciait la chaleur de l’accueil réservé au pape, mais a critiqué la manière dont François avait abordé des questions sociétales sensibles comme l’avortement. « Le témoignage chrétien doit être plus humble », a-t-il souligné, insistant sur l’importance de tenir compte du contexte local pour éviter de choquer la société belge. « Il faut accepter notre société comme elle est », a-t-il ajouté, en affirmant que le pape aurait dû « tenir compte du contexte du pays dans lequel il se trouve

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Ces critiques posent une question sur l’humilité même de ces évêques face à la parole du Seigneur. Est-il nécessaire d’adapter constamment le message de l’Évangile pour ne pas choquer la société, ou au contraire de témoigner avec fidélité, même si cela bouscule les sensibilités contemporaines ?

Le fossé entre les positions des évêques Harpigny et Warin, et celles du pape François, illustre des divergences au sein de l’Église belge. Tandis que François prône une fidélité totale à l’Évangile, indépendamment des réactions du monde moderne, ces deux prélats semblent plus préoccupés par l’accueil de leurs messages au sein de la société belge, ce qui reflète une tension entre l’enseignement chrétien et les attentes sociales.

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