Avec seulement 663.000 naissances pour 646.000 décès en 2024, la France s’approche dangereusement d’un déficit naturel. Le taux de fécondité, tombé à 1,62 enfant par femme, atteint son plus bas niveau depuis 1919. Pourtant, le désir d’enfant reste élevé, avec une moyenne de 2,39 enfants souhaités par femme selon un sondage publié par La Croix. Ce décalage criant souligne l’urgence d’une réponse adaptée aux aspirations des familles.
Malgré un attachement profond à la famille – 7 enfants sur 10 vivent encore dans des foyers composés de « papa, maman et les enfants » – la cellule familiale traditionnelle subit des attaques constantes. Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la Famille, dénonce un abandon des politiques familiales :
« Il y a urgence à répondre au désir d’enfant, particulièrement élevé en France. Ne rien faire, c’est risquer un déficit naturel dès l’an prochain. Des mesures efficaces, simples et peu coûteuses, peuvent être mises en place rapidement. »
Le Syndicat de la Famille avance cinq propositions prioritaires pour relever ce défi démographique :
- Allonger le congé parental et augmenter son indemnisation pour permettre aux parents de rester auprès de leurs enfants sans sacrifier leur sécurité économique.
- Assouplir le recours au temps partiel, souvent critiqué, mais indispensable pour concilier vie familiale et professionnelle.
- Valoriser culturellement la maternité et la paternité, en les présentant comme des piliers de la société et non des freins à l’épanouissement individuel.
- Rétablir l’universalité des allocations familiales, supprimées pour les familles des classes moyennes, et garantir un soutien financier juste.
- Développer les établissements mère-enfant, offrant un accompagnement aux femmes enceintes et aux mères isolées.
Ces propositions ne représentent pas seulement une aide pour les familles, mais un investissement dans l’avenir de la société.
La crise de la natalité ne se limite pas à des chiffres, mais révèle un mal plus profond, celui de l’individualisme. Dans un discours adressé aux familles en 2021, le pape François alertait :
« Une société qui ne valorise pas la famille finit par céder à l’égoïsme. L’individualisme exagéré, souvent présent dans nos sociétés modernes, affaiblit les liens familiaux et compromet la solidarité entre générations. »
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Le Saint-Père relie directement la dénatalité à la perte de valeurs fondamentales. Une société obsédée par la réussite personnelle et le confort matériel renonce à l’effort collectif qu’exige la transmission de la vie. Il appelle à un changement de perspective : « La famille est le moteur de la société, la base sur laquelle tout repose. Si elle est affaiblie, tout s’effondre. »
Le gouvernement, critiqué pour son silence sur le sujet, se voit pressé d’agir par des voix comme celle du Syndicat de la Famille. La crise de la natalité n’est pas une fatalité, mais une opportunité pour remettre la famille au cœur des priorités nationales. Il ne s’agit pas seulement de répondre à un besoin démographique, mais de renouveler une vision de la société fondée sur l’accueil de la vie, la solidarité et l’espérance.
Le défi démographique n’est pas qu’une question de chiffres, mais une question de civilisation. En investissant dans les familles, la France peut retrouver sa vitalité et sa force, tout en restant fidèle à son héritage culturel et spirituel. La balle est désormais dans le camp des décideurs politiques, appelés à écouter l’appel des familles et à agir avec courage et pragmatisme.