Né le 5 juin 1901 à Verrières-le-Buisson, Honoré d’Estienne d’Orves, issu d’une famille noble et profondément catholique, a inscrit son nom dans les pages héroïques de la Seconde Guerre mondiale. Polytechnicien et officier de marine, sa carrière militaire s’est doublée d’un engagement spirituel rare, où la foi chrétienne a guidé chacune de ses décisions, même dans les épreuves les plus sombres.
Dans son foyer familial, la foi catholique était une évidence. Dès son jeune âge, Estienne d’Orves a appris à considérer la prière et les sacrements comme des piliers essentiels de sa vie. Ordonné chevalier de l’ordre de Malte, il voyait son engagement militaire non seulement comme un devoir patriotique, mais aussi comme une manière de servir une cause plus haute : « Le Christ est mon guide, mon capitaine dans la tempête. »
Son passage à l’École Polytechnique ne l’éloigne pas de ses convictions. Bien au contraire, il approfondit sa réflexion sur la manière dont un chrétien peut agir dans un monde en crise. « La foi ne m’isole pas, elle me donne la force de m’engager au service des autres.« affirmait-t-il.
En 1940, alors que la France sombre sous l’Occupation, Estienne d’Orves rejoint Londres pour s’engager auprès du général de Gaulle et des Forces navales françaises libres. Pour lui, ce choix relève autant de la foi que du patriotisme : « Se lever face à l’injustice est un devoir chrétien et un devoir français. »
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Chargé d’une mission de renseignement en territoire occupé, il rejoint Nantes pour coordonner un réseau. Mais la trahison d’un informateur conduit à son arrestation en janvier 1941. Emprisonné à Fresnes, il affronte la captivité avec une sérénité inspirée par sa foi. Dans une lettre adressée à sa famille, il écrit :
« Que la volonté de Dieu soit faite. Si ma vie doit s’achever ici, je l’offre comme un témoignage de fidélité à ma foi et à ma patrie. »
Pendant ses mois de détention, il impressionne ses codétenus par son calme et son humanité. Selon des témoins, il consacrait ses journées à la prière et à des réflexions spirituelles. « La foi est ma lumière. Si je dois mourir, ce sera en paix, car j’ai suivi ce que je crois juste. » Ces paroles, simples mais profondes, témoignent de la force intérieure qui l’animait.
Condamné à mort par un tribunal allemand, Estienne d’Orves prépare ses derniers instants dans un esprit de pardon et de réconciliation. « La haine n’a pas sa place dans le cœur d’un chrétien », confiera-t-il à un codétenu. Avant son exécution, il écrira une ultime lettre à sa famille, leur rappelant que « la mort n’est pas une fin, mais une nouvelle vie en Dieu ».
Le 29 août 1941, au Mont-Valérien, il fait face à son peloton d’exécution avec une sérénité qui bouleverse même ses bourreaux. Dans un geste poignant, il embrasse le crucifix qu’il portait sur lui avant de tomber.Son sacrifice, salué par le général de Gaulle comme celui d’un « martyr de la Résistance », fait de lui une figure emblématique du courage chrétien face à l’adversité.