Dans un geste d’encouragement, le Pape François a adressé un message spécial aux séminaristes de France réunis à Paris du 1er au 3 décembre. Rappelant l’importance de leur vocation et de leur engagement envers l’Église catholique, le message a été signé et transmis par le Cardinal Secrétaire d’État, Pietro Parolin, au nom du Saint-Père.
On entend beaucoup de choses sur les prêtres aujourd’hui, la figure sacerdotale est bien souvent déformée dans certains milieux, relativisée, parfois considérée comme subalterne. Ne vous en effrayez pas trop : personne n’a le pouvoir de changer la nature du sacerdoce et personne ne la changera jamais, même si les modalités de son exercice doivent nécessairement prendre en compte les évolutions de la société actuelle et la condition de grave crise vocationnelle que nous connaissons.
Dans ce message, le Pape François a souligné l’importance du célibat sacerdotal, thème qui a récemment fait l’objet de discussions dans l’Église. Le Saint-Père a rappelé aux séminaristes français que le célibat est un choix de vie sacré, permettant aux prêtres de se consacrer entièrement à leur mission pastorale et à leur relation avec Dieu.
Le message du Pape a également insisté sur l’importance de la formation continue et de l’approfondissement spirituel pour les futurs prêtres. Le Saint-Père a exhorté les séminaristes à être des hommes de prière, à cultiver une relation profonde avec le Christ, et à être des témoins de la miséricorde divine dans un monde qui en a tant besoin.
Alors, chers séminaristes, « Dieu est fidèle, il vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur » (1 Co 1, 3-9). Ayez toujours comme premier souci de répondre à cet appel, et de fortifier votre union avec Celui qui daigne faire de vous son ami (cf. Jn 15, 15). Il est fidèle et fera toute votre joie. Et je ne peux que vous recommander, comme maîtresse de vie spirituelle, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, en ce 150ème anniversaire de sa naissance, Docteur en scientia amoris dont vous avez le privilège de pouvoir lire l’admirable doctrine dans sa langue d’origine. Elle qui “respira” sans cesse le Nom de Jésus, son “seul amour” (cf. C’est la confiance, n. 8), elle vous guidera sur la voie de la confiance qui vous soutiendra chaque jour et vous fera tenir debout sous le regard du Seigneur lorsqu’Il vous appellera à Lui (cf. Ibid, n. 3).
Le Cardinal Pietro Parolin, dans sa lettre accompagnant le message du Pape, a exprimé la gratitude du Saint-Père envers les séminaristes de France pour leur engagement envers l’Église et leur désir de servir Dieu et les fidèles. Il a encouragé les séminaristes à persévérer dans leur formation et à être des pasteurs dévoués et compatissants.
Ce message du Pape François arrive à un moment crucial, alors que l’Église catholique continue de faire face à des défis et à des changements. Il rappelle aux séminaristes que leur rôle en tant que futurs prêtres est essentiel pour guider et soutenir la foi des fidèles catholiques en France et dans le monde.
Les séminaristes de France ont reçu ce message avec gratitude et ont exprimé leur engagement renouvelé envers leur vocation et leur désir de répondre à l’appel de Dieu. Ils se sont engagés à poursuivre leur formation avec dévouement et à servir l’Église et la communauté catholique avec zèle et compassion.
Intégralité du MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
SIGNÉ PAR LE CARDINAL SECRÉTAIRE D’ÉTAT, PIETRO PAROLIN, AUX SÉMINARISTES DE FRANCE
« Je suis heureux, chers séminaristes de France, de pouvoir m’adresser à vous à l’occasion de votre rencontre, et de vous transmettre les chaleureuses pensées que Sa Sainteté le Pape François forme pour chacun d’entre vous dans la prière. Il rend grâce pour l’appel singulier que le Seigneur vous a adressé, vous ayant choisis parmi tant d’autres, aimés d’un amour privilégié et mis à part ; et il rend grâce aussi pour la réponse courageuse que vous souhaitez donner à cet appel.
C’est en effet un motif d’action de grâce, d’espérance et de joie que de constater que nombre de jeunes – et de moins jeunes – osent encore, avec la générosité et l’audace de la foi, et malgré les temps difficiles que traversent nos Églises et nos sociétés occidentales sécularisées, s’engager à la suite du Seigneur pour son service et celui de leurs frères et sœurs.
C’est pourquoi je vous dis : merci ! Merci de donner de la joie et de l’espérance à l’Église de France qui vous attend et qui a besoin de vous. Et elle a besoin de vous pour que vous soyez ce que le prêtre doit être, ce qu’il a toujours été et ce qu’il sera toujours de par la volonté divine : « Participer à l’autorité par laquelle le Christ édifie, sanctifie et gouverne son Corps » (Presbyterorum ordinis, n. 2) ; et cela par une configuration ineffable au Christ, Tête de son Église, qui le met en vis-à-vis du Peuple de Dieu – bien qu’il en fasse toujours partie – pour l’enseigner avec autorité, le guider avec sécurité et lui transmettre efficacement la grâce par la célébration des sacrements (cf. Ibid. n. 4,5,6).
Au plus haut point, source et sommet de la vie de l’Église et de sa vie personnelle, le prêtre célèbre la messe où, rendant présent le sacrifice du Christ, il s’offre en union avec Lui sur l’autel et y dépose l’offrande du Peuple de Dieu tout entier et de chacun des fidèles.
Je vous invite, chers séminaristes, à bien enraciner en vos âmes ces vérités fondamentales qui seront à la base de votre vie et de votre identité même. Et au cœur de cette identité, configurée au Seigneur Jésus, se trouve le célibat. Le prêtre est célibataire – et il veut l’être – parce que Jésus l’était, tout simplement. L’exigence du célibat n’est pas d’abord théologique, mais mystique : comprenne qui pourra ! (cf. Mt 19, 12).
On entend beaucoup de choses sur les prêtres aujourd’hui, la figure sacerdotale est bien souvent déformée dans certains milieux, relativisée, parfois considérée comme subalterne. Ne vous en effrayez pas trop : personne n’a le pouvoir de changer la nature du sacerdoce et personne ne la changera jamais, même si les modalités de son exercice doivent nécessairement prendre en compte les évolutions de la société actuelle et la condition de grave crise vocationnelle que nous connaissons.
Et l’une de ces évolutions sociétales, relativement nouvelle en France, est que l’institution ecclésiale, et avec elle la figure du prêtre, n’est plus reconnue ; elle a perdu au yeux du plus grand nombre tout prestige, toute autorité naturelle, et se trouve même malheureusement salie. Il ne faut donc plus compter dessus pour trouver audience auprès des personnes que nous rencontrons.
C’est pourquoi la seule manière possible de procéder à la nouvelle évangélisation demandée par le Pape François, afin que chacun fasse une rencontre personnelle avec le Christ (cf. Evangelii gaudium, Introduction, III), est l’adoption d’un style pastoral de proximité, de compassion, d’humilité, de gratuité, de patience, de douceur, de don radical de soi aux autres, de simplicité et de pauvreté. Un prêtre qui connaisse l’« odeur de ses brebis » (Messe chrismale, 28 mars 2013)et qui marche avec elles, à leur rythme.
C’est de cette manière que le prêtre touchera le cœur de ses fidèles, gagnera leur confiance et leur fera rencontrer le Christ. Cela n’est pas nouveau, bien entendu ; d’innombrables saints prêtres ont adopté ce style dans le passé, mais il est devenu aujourd’hui une nécessité sous peine de ne pas être crédible ni entendu.
Afin de vivre cette exigeante, et parfois rude, perfection sacerdotale, et faire face aux défis et aux tentations que vous rencontrerez sur votre route, il n’y a, chers séminaristes, qu’une solution : nourrir une relation personnelle, forte, vivante et authentique avec Jésus. Aimez Jésus plus que tout, que son amour vous suffise, et vous sortirez victorieux de toutes les crises, de toutes les difficultés.
Car si Jésus me suffit je n’ai pas besoin de grandes consolations dans le ministère, ni de grands succès pastoraux, ni de me sentir au centre de réseaux relationnels étendus ; si Jésus me suffit je n’ai pas besoin d’affections désordonnées, ni de notoriété, ni d’avoir de grandes responsabilités, ni de faire carrière, ni de briller aux yeux du monde, ni d’être meilleur que les autres ; si Jésus me suffit je n’ai pas besoin de grands biens matériels, ni de jouir des séductions du monde, ni de sécurités pour mon avenir. Si au contraire je succombe à l’une de ces tentations ou faiblesses, c’est que Jésus ne me suffit pas et que je manque à l’amour.
Alors, chers séminaristes, « Dieu est fidèle, il vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur » (1 Co 1, 3-9). Ayez toujours comme premier souci de répondre à cet appel, et de fortifier votre union avec Celui qui daigne faire de vous son ami (cf. Jn 15, 15). Il est fidèle et fera toute votre joie. Et je ne peux que vous recommander, comme maîtresse de vie spirituelle, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, en ce 150ème anniversaire de sa naissance, Docteur en scientia amoris dont vous avez le privilège de pouvoir lire l’admirable doctrine dans sa langue d’origine. Elle qui “respira” sans cesse le Nom de Jésus, son “seul amour” (cf. C’est la confiance, n. 8), elle vous guidera sur la voie de la confiance qui vous soutiendra chaque jour et vous fera tenir debout sous le regard du Seigneur lorsqu’Il vous appellera à Lui (cf. Ibid, n. 3).
Le Pape François vous confie à son intercession et à la protection de Notre Dame de l’Assomption, Patronne de la France, ainsi que tous les membres de vos communautés de séminaires. Il vous accorde de grand cœur la Bénédiction Apostolique.
Cardinal Pietro Parolin
Secrétaire d’État de Sa Sainteté«