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Pape François : »quand l’envahisseur arrogant l’emporte sur le dialogue »

Le Pape François, en se référant à la médiation réussie de Saint Jean-Paul II entre le Chili et l’Argentine il y a 40 ans, exhorte à un retour au dialogue

Lors de son audience au Vatican avec les représentants du Chili et de l’Argentine, le Pape François a livré un discours mêlant appel à la paix et critique acerbe de l’attitude internationale face aux conflits. En évoquant les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, il a qualifié ces situations de « deux échecs de l’humanité actuelle », pointant du doigt une contradiction flagrante : « On parle de paix tout en investissant dans les armes. »

Dans le contexte israélo-palestinien, cette déclaration résonne comme un « j’accuse » adressé à ceux qui privilégient la force militaire au détriment du dialogue. Le Pape n’a pas hésité à utiliser des mots forts, dénonçant « la prépotence de l’envahisseur qui l’emporte sur le dialogue ». Ce terme interroge : Israël, dans sa posture de défense et face à des menaces réelles, agit-il avec une arrogance qui étouffe toute possibilité de dialogue ? Ou s’agit-il d’une réponse légitime face à des attaques visant sa sécurité et son existence même ?

La défense est-elle une arrogance ?

Cette question, soulevée implicitement par les propos du Saint-Père, invite à une réflexion profonde. La frontière entre légitime défense et abus de pouvoir est souvent ténue. Dans le cas d’Israël, les opérations militaires, largement critiquées par une partie de la communauté internationale, sont souvent justifiées par la nécessité de protéger ses citoyens. Cependant, les conséquences sur les populations civiles palestiniennes – pertes humaines, destructions massives et conditions de vie déplorables – relèvent-elles encore de la défense ou basculent-elles dans une forme d’oppression ?

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Le Pape François, en se référant à la médiation réussie de Saint Jean-Paul II entre le Chili et l’Argentine il y a 40 ans, exhorte à un retour au dialogue comme fondement de la paix. « Exclure le recours à la force ou à sa menace » reste, selon lui, le seul chemin vers une coexistence durable. Mais ce chemin semble de plus en plus éloigné, dans un contexte où les armes priment sur les paroles.

Un appel à la conscience mondiale

Le Saint-Père, fidèle à sa mission de paix, interroge la conscience mondiale : jusqu’où peut-on accepter que la défense d’une nation justifie des actions qui perpétuent la souffrance et alimentent la haine ? Ce cri d’alarme, lancé depuis le Vatican, rappelle que la paix ne peut se construire que sur des bases justes et équitables, et non sur la domination du plus fort.

Alors que les tensions restent vives en Ukraine et au Moyen-Orient, le discours du Pape François soulève une question essentielle pour l’humanité : voulons-nous continuer à échouer face à la paix, ou sommes-nous prêts à réinvestir dans le dialogue ?

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