Le 13 novembre dernier, l’évêque du diocèse de Tyler, au Texas, a publié une lettre ouverte à l’occasion de l’assemblée des évêques américains à Baltimore, dans laquelle il a dénoncé le silence des évêques face à ce qu’il considère comme une attaque contre l’âme de l’Église. Il a explicitement critiqué le Pape pour son rôle dans le Synode sur la synodalité, le qualifiant de “machination diabolique” visant à détruire la véritable structure de l’Église catholique, et a accusé les évêques de complicité en restant silencieux.
L’Évêque Strickland : un ardent défenseur de la doctrine catholique
Joseph E. Strickland, évêque de Tyler depuis 2010, s’est fait connaître pour ses prises de position fermes contre le relativisme et la modernisation de l’Église. Il a ouvertement critiqué plusieurs décisions du Pape François, notamment celles liées à l’interprétation de l’enseignement social de l’Église et à l’ouverture envers les autres religions. En mai 2023, Strickland a été destitué de ses fonctions de gouverneur pastoral du diocèse de Tyler à la suite d’une visite apostolique en raison de ses positions publiques. La cause principale de sa révocation ? Des publications sur ses réseaux sociaux dans lesquelles il affirmait que le Pape François “mine le dépôt de la foi”.
Dans sa lettre du 13 novembre, Monseigneur Strickland ne mâche pas ses mots. Il accuse le Pape de “manipuler” la doctrine catholique et de promouvoir une version relativiste de la vérité. Il affirme que François “ne respecte plus la vérité” et que son enseignement est “en contradiction avec la foi catholique”. Mgr Strickland déclare que le Pape, par son discours sur la synodalité et son ouverture à d’autres religions, pousse l’Église vers un modèle où la vérité chrétienne serait relativisée.
“Le Pape François cherche à remodeler l’Église à l’image de l’homme”, a-t-il écrit, ajoutant que cette approche conduit à “la destruction de l’âme de l’Église”. Pour l’évêque américain, “ce qui était autrefois un solide fondement de foi est maintenant déformé par un humanisme moderne qui n’a rien à voir avec l’Évangile.”
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Le Synode sur la synodalité : un “démantèlement” de l’Église ?
L’un des sujets les plus controversés dans la lettre de Mgr Strickland est le Synode sur la synodalité, un événement majeur du Pape François visant à redéfinir la structure de l’Église et à encourager une plus grande participation des laïcs et des femmes dans les prises de décisions ecclésiastiques.
L’évêque n’a pas hésité à qualifier ce synode de “machination diabolique”, un “plan” mis en place pour détruire l’Église catholique et remplacer son fondement traditionnel par une structure plus souple, plus humaine, qu’il considère comme incompatible avec les enseignements du Christ.
“La synodalité, telle que l’entend le Pape François, est un instrument de division qui cherche à remplacer la structure de l’Église telle que le Christ l’a instituée”, a-t-il écrit. “Le Vatican sous le contrôle de François veut remplacer l’Église du Christ par une structure humaniste, inspirée par des ennemis du Christ. Ce n’est plus l’Église catholique, mais une pseudo-Église.”
Mgr Strickland poursuit en dénonçant ce qu’il considère comme l’incapacité de nombreux évêques à résister à cette évolution. Il critique la passivité des prélats qui, selon lui, restent silencieux face à ce qu’il décrit comme un “démantèlement” de la foi catholique. “Vous, les évêques d’aujourd’hui, devez vous lever et dire la vérité. Nous ne pouvons pas permettre à l’Église d’être défigurée par des idéologies étrangères à l’enseignement du Christ.”
Des accusations de relativisme et d’hérésie
L’un des points les plus percutants de la lettre de Strickland est son accusation directe contre le Pape François d’avoir “nié une partie essentielle de la foi catholique”. Cette accusation fait référence à une déclaration de François faite lors d’un discours à Singapour en septembre 2023, où il a affirmé que “toutes les religions sont des chemins vers Dieu”. Mgr Strickland interprète cette déclaration comme une hérésie, un affront à la doctrine catholique sur le salut par Jésus-Christ seul.
“Le Pape a nié une vérité fondamentale de la foi catholique. Il a ouvert la porte à un universalisme qui contredit l’enseignement de l’Église”, a-t-il écrit. “Cela pourrait entraîner la perte de nombreuses âmes, car cela dilue la vérité absolue que le Christ nous a donnée.”
Selon l’évêque, ce relativisme est une porte ouverte à la confusion et à l’hétérodoxie au sein de l’Église, ce qui constitue un danger spirituel immense pour les fidèles. Il conclut en exhortant les évêques à se lever contre ce qu’il considère comme une déviation doctrinale et à rejeter toute forme de compromis avec l’enseignement catholique traditionnel.
Appel à la résistance des évêques
À la fin de sa lettre, Mgr Strickland lance un appel solennel à ses confrères évêques, les invitant à ne pas rester silencieux face aux abus qu’il perçoit au sein de l’Église. Il les exhorte à se lever pour défendre la vérité catholique, à dénoncer publiquement les dérives doctrinales et à revenir aux fondements de la foi catholique.
“Chaque évêque et cardinal devrait déclarer publiquement que François n’enseigne plus la foi catholique”, a-t-il répété. “Il est temps que les apôtres modernes se lèvent et protègent l’Église de cette déviation.”
Rappelons que monseigneur Strickland reste une figure influente du courant conservateur au sein de l’Église catholique américaine et au-delà , appelant à un renouveau de la foi catholique authentique face à ce qu’il considère comme une crise spirituelle mondiale.