Lors de son déplacement à Semur-en-Auxois en Bourgogne, Emmanuel Macron a annoncé une initiative visant à collecter des fonds pour la préservation des édifices religieux en France sur une période de quatre ans, avec l’objectif de récolter 200 millions d’euros.
Cette campagne intervient alors que plus de 5 000 églises se trouvent dans un état de délabrement avancé dans l’Hexagone.
Le chef de l’État français a exprimé sa volonté de sauver ces édifices religieux, qui sont souvent en danger dans de nombreux villages français.
“Le plan que nous lançons vise à canaliser l’émotion populaire en une énergie positive”,
a déclaré Emmanuel Macron au pied de la collégiale gothique Notre-Dame de Semur-en-Auxois en Bourgogne.
Cette initiative vise également à répondre aux préoccupations des maires de nombreuses communes qui ne peuvent plus assumer les coûts financiers liés à l’entretien des églises en ruine.
Dans le cadre de cette campagne de dons, les contributions seront défiscalisées jusqu’à hauteur de 1 000 euros, à l’instar de ce qui a été fait pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris après l’incendie tragique de la cathédrale.
Depuis la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905, les municipalités ont la responsabilité de maintenir en bon état les édifices religieux construits avant cette date, ce qui représente la grande majorité de ces bâtiments.
Selon l’Observatoire du patrimoine religieux, environ 5 000 de ces édifices sont actuellement en état de délabrement, bien que ce chiffre fasse l’objet de débats en raison de la complexité de l’évaluation de l’état de quelque 40 000 à 60 000 églises et chapelles situées dans 36 000 communes en France.
Face à cette situation préoccupante, Emmanuel Macron souhaite mettre en place un vaste recensement de ce patrimoine, une tâche qui s’annonce délicate en raison de la diversité des lieux concernés, allant de petites chapelles de lycée transformées en garages à vélos à de grandes églises en apparence en bon état, mais dont la charpente est détériorée.
Il y a une véritable urgence à agir, car de 2 500 à 5 000 églises pourraient être menacées de destruction d’ici à 2030, selon un rapport sénatorial. Bien que la mobilisation pour la préservation de ces édifices soit en croissance, notamment grâce à l’impulsion de personnalités comme Stéphane Bern et ses lotos du patrimoine, les experts déplorent la faiblesse du mécénat.
Les grandes entreprises, selon Olivier de Rohan, président de la fondation Sauvegarde de l’art français, ne contribuent que très peu aux efforts de préservation des petites églises en péril, considérant cela comme préjudiciable à leur image.
En outre, Emmanuel Macron souhaite accélérer la politique de classement de certains édifices religieux. Actuellement, l’État n’apporte un soutien financier qu’aux sites inscrits ou classés au titre des monuments historiques, soit environ 10 000 édifices religieux. Cette mesure devrait donc alléger la charge financière des communes dont les églises seront placées sous la responsabilité de l’État.
En février dernier, une centaine d’élus LR et centristes avaient publié une tribune dans Le Journal du dimanche, appelant Emmanuel Macron à défendre “nos petites églises rurales” qui “s’effondrent sous nos yeux”. Le président, qui avait déjà abordé la question des édifices religieux en juin lors de sa visite au Mont Saint-Michel, espère désormais obtenir un succès similaire à celui du Loto du Patrimoine.
Source BFM