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Projet de loi sur la fin de vie : les préoccupations du cardinal Bustillo

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Concernant la proposition d'organiser un référendum sur ce sujet, le cardinal Bustillo a souligné que cela pourrait être une option pour favoriser un débat démocratique

L’Assemblée Nationale examine depuis ce lundi le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et à la fin de vie, soulevant des questions délicates sur la légalisation de l’aide à mourir. Dans ce contexte, le cardinal François-Xavier Bustillo, évêque de Corse, partage ouvertement ses inquiétudes et sa vision sur ce débat sociétal crucial.

Dans une interview à Corse Net Infos le cardinal Bustillo a exprimé son point de vue sur cette proposition législative plus que controversée. Pour lui, l’intervention de l’État dans la question de la fin de vie suscite une réflexion profonde sur l’état de notre société contemporaine. « Légaliser la fin de la vie par une mort autorisée est un échec de notre corps social et de nos politiques », a-t-il déclaré, soulignant ainsi ses réserves quant à cette démarche.

Interrogé sur le rôle de l’État dans ce débat, le cardinal Bustillo a souligné que l’État a le devoir d’offrir des lois qui favorisent le bien-être des citoyens. Il a cependant mis en lumière le besoin de comprendre les raisons qui poussent les individus à envisager la mort comme une solution, soulignant les défis sociétaux auxquels nous sommes confrontés.

Concernant les critiques de l’Église de France sur le projet de loi, le cardinal a souligné que leur intention n’était pas de dicter les décisions de l’État, mais plutôt de contribuer à un débat éclairé sur la base de valeurs humaines et éthiques. Il a mis en garde contre une éventuelle banalisation de l’évaluation de la fin de vie, soulignant la complexité de cette question et la nécessité de privilégier des approches humaines et solidaires.

En ce qui concerne l’argument de soulager les souffrances insupportables des malades en fin de vie, le cardinal Bustillo a souligné l’importance des soins palliatifs et de la présence humaine dans l’accompagnement des personnes en souffrance. Il a mis en garde contre une approche exclusivement technique, soulignant le besoin de compassion et de soutien dans ces moments difficiles.

Sur la question de l’euthanasie et des déplacements de certains Français dans des pays frontaliers pour recevoir une aide à mourir, le cardinal a appelé à une réflexion plus profonde sur les valeurs fondamentales de la société et sur le respect de la vie humaine.

Enfin, concernant la proposition d’organiser un référendum sur ce sujet, le cardinal Bustillo a souligné que cela pourrait être une option pour favoriser un débat démocratique, mais a surtout plaidé en faveur d’une société qui encourage la vie et soutient ceux qui souffrent.

Ainsi, à travers ses paroles, le cardinal Bustillo met en lumière les défis éthiques et moraux posés par le projet de loi sur la fin de vie, invitant à une réflexion approfondie sur notre vision de la vie, de la souffrance et de la mort.

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