Depuis 2000 ans

Un pape hospitalisé mais hyperactif : François veut tout garder sous contrôle

@tribunechretienne
@tribunechretienne
« Personne n'ose parler parce que ce pape a du caractère, il veut tout contrôler, il est extrêmement méfiant. »

Malgré une santé préoccupante, le pape François continue de gouverner l’Église depuis son lit d’hôpital. Hospitalisé au Gemelli en raison d’une pneumonie bilatérale, son état reste critique mais stable, selon les derniers bulletins médicaux du Vatican. Pourtant, loin d’être immobilisé par la maladie, le pontife argentin ne cesse de travailler, signant des décrets et prenant des décisions qui marqueront l’avenir du Saint-Siège.

Cette attitude n’a rien de surprenant pour ceux qui connaissent François. Caroline Pigozzi, vaticaniste et grande reporter, décrivait récemment sur RTL un souverain pontife au tempérament bien affirmé et autoritaire : « Personne n’ose parler parce que ce pape a du caractère, il veut tout contrôler, il est extrêmement méfiant. » Même hospitalisé, il demeure aux commandes.

Dès lundi, la communication vaticane a tenu à montrer un pape actif : promulgation de décrets, convocation d’un consistoire pour de futures canonisations, et modification de la Loi Fondamentale de l’État du Vatican. Un détail a d’ailleurs retenu l’attention : la nomination de sœur Raffaella Petrini à la tête de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican et du Gouvernorat. Cette décision, annoncée dix jours plus tôt, a nécessité une modification juridique, car la législation en vigueur réservait cette fonction à un cardinal. Un « ajustement » qui témoigne du pragmatisme du pape François mais aussi de la rapidité avec laquelle il impose ses choix.

Lire aussi

Le message du Vatican : François gouverne encore

Au-delà de l’urgence médicale, l’entourage du pape semble vouloir rassurer sur sa capacité à gouverner. La communication vaticane a pris soin d’évoquer son activité incessante, malgré l’absence de détails sur son quotidien : les derniers bulletins ne mentionnent plus sa lecture des journaux ni ses repas. Mais l’essentiel est ailleurs : il continue d’exercer son autorité, comme en témoigne la réunion avec le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin et Mgr Edgar Peña Parra, tenue à l’hôpital même.

Le même soir, Parolin a présidé un Rosaire sur la place Saint-Pierre, entouré de nombreux cardinaux et fidèles, priant pour la santé du Saint-Père. L’image du secrétaire d’État en prière, seul sur le parvis, a marqué les esprits. Le lendemain, c’est le cardinal Luis Antonio Tagle qui a pris le relais, soulevant des interrogations sur le choix des présidents successifs de ces prières. La constitution Praedicate Evangelium fixerait-elle une hiérarchie qui expliquerait ces désignations successives ? Si c’est le cas, le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, pourrait être le prochain à présider cette veillée.

Une succession déjà dans les esprits

Alors que le pape François reste dans un état préoccupant, le climat au Vatican est marqué par une prudente attente. Si les spéculations sur sa santé se multiplient, celles sur une future succession ne sont pas en reste. Certains noms circulent déjà, comme celui du cardinal Mario Grech, vu par certains comme un garant de la ligne réformiste actuelle.

Mais pour l’heure, le message est clair : « indietro non si torna », un retour en arrière est exclu. François, fidèle à lui-même, entend continuer à gouverner jusqu’au bout. Une attitude qui reflète à la fois son caractère autoritaire et une volonté de ne rien laisser au hasard.

D’ici là, les fidèles du monde entier poursuivent leurs prières pour son rétablissement, mais certains s’interrogent : ne faudrait-il pas aussi prier pour lui dans cette ultime bataille spirituelle ? Après tout, comme le rappelait récemment une journaliste catholique, « ce qui compte avant tout pour un homme de 88 ans approchant de la fin de son pèlerinage terrestre, ce sont les grâces nécessaires pour l’ultime combat ».

Recevez chaque jour notre newsletter !