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Commémoration de la mort de Sainte Thérèse de Lisieux

Récit de ses derniers instants

Le 30 septembre 2023 marque le 126eme anniversaire de la mort de la Sainte décédée en 1897 , nous vous proposons le récit de ses derniers instants sur terre :

Source Sanctuaire de Lisieux

« Vers 5 heures, j’étais seule près d’elle. son visage changea tout à coup, je compris que c’était la dernière agonie. Lorsque la Communauté entra dans l’infirmerie, elle accueillit toutes les sœurs avec un doux sourire. Elle tenait son Crucifix et le regardait constamment.

Pendant plus de deux heures, un râle terrible déchira sa poitrine. Son visage était congestionné, ses mains violacées, elle avait les pieds glacés et tremblait de tous ses membres.

Une sueur abondante perlait en gouttes énormes sur son front et ruisselait sur ses joues. Elle était dans une oppression toujours croissante et jetait parfois pour respirer de petits cris involontaires.

Pendant ce temps si plein d’angoisse pour nous, on entendait par la fenêtre – et j’en souffrais beaucoup – tout un ramage de rouge-gorge, et d’autres petits oiseaux, mais si fort, si près et si longtemps! Je priais le bon Dieu de les faire taire, ce concert me perçait le cœur et j’avais peur qu’il fatigue notre pauvre petite Thérèse.

A un moment elle semblait avoir la bouche si desséchée que Sr Geneviève, pensant la soulager, lui mit sur les lèvres un petit morceau de glace. Elle l’accepta en lui faisant un sourire que je n’oublierai jamais. C’était comme un suprême adieu. A 6 heures, quand l’Angélus, sonna elle regarda longuement la statue de la Sainte Vierge.

Enfin à 7 heures et quelques minutes, Notre Mère ayant congédié la communauté, elle soupira : « Ma Mère ! N’est-ce pas encore l’agonie ?… Ne vais-je pas mourir ?…

– Oui, ma pauvre petite, c’est l’agonie, mais le bon Dieu veut peut-être la prolonger de quelques heures. »

Elle reprit avec courage :

« Eh bien !… allons !… Allons !… »

Oh ! je ne voudrais pas moins longtemps souffrir…

Et regardant son Crucifix :

« Oh ! je l’aime !…………………. »

« Mon Dieu… je vous aime….. »

Tout à coup, après avoir prononcé ces paroles, elle tomba doucement en arrière, la tête penchée à droite. Notre Mère fit sonner bien vite la cloche de l’infirmerie pour rappeler la Communauté.

– « Ouvrez toutes les portes » disait-elle en même temps. Cette parole avait quelque chose de solennel, et me fit penser qu’au Ciel le bon Dieu la disait aussi à ses anges.

Les sœurs eurent le temps de s’agenouiller autour du lit et furent témoin de l’extase de la sainte petite mourante. Son visage avait repris le teint de lys qu’il avait en pleine santé, ses yeux étaient fixés en haut brillants de paix et de joie. Elle faisait certains beaux mouvements de tête, comme si Quelqu’un l’eut divinement blessée d’une flèche d’amour, puis retiré la flèche pour la blesser encore…

Sr Marie de l’Eucharistie s’approcha avec un flambeau pour voir de plus près son sublime regard. A la lumière de ce flambeau, il ne parut aucun mouvement de ses paupières. Cette extase dura à peu près l’espace d’un Credo, et elle rendit le dernier soupir.

Après sa mort, elle conserva un céleste sourire.

Elle était d’une beauté ravissante.

Elle tenait si fort son Crucifix qu’il fallut l’arracher de ses mains pour l’ensevelir. »

« Oui, je le sens lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes sœurs. » MANUSCRIT
C, 13 R°
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