C’est une décision inattendue qui a suscité un véritable soulagement parmi les catholiques attachés à la tradition, le pape François aurait véritablement renoncé à signer un document visant à restreindre davantage la messe en latin, malgré des rumeurs persistantes pendant l’été 2024.
On pensait qu’il visait particulièrement les prêtres diocésains, car deux des principales communautés de prêtres célébrant la messe en latin – la Fraternité Saint-Pierre et l’Institut du Christ Roi – avaient récemment vu leurs constitutions et charismes approuvés par François lors de réunions privées et seraient donc vraisemblablement laissées intactes.
Le document aurait été rédigé par le secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin, l’archevêque Vittorio Viola, et aurait reçu le soutien clé du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, du préfet du Dicastère pour les Églises orientales, le cardinal Claudio Gugerotti, et de l’archevêque français Célestino Migliore.
Plusieurs sources proches du pape François avaient nié avoir connaissance de ce document. De plus, plusieurs figures importantes du Vatican, y compris le cardinal Parolin, avaient rejeté ces rumeurs, affirmant qu’il n’y avait aucune implication de leur part dans ce projet. Le cardinal Parolin écrivait : « Les rapports des médias concernant mon rôle dans la question de la messe en latin sont complètement infondés. Je ne peux que me réjouir que des fausses nouvelles soient diffusées, mais ma défense est le Seigneur »
C’est le site Lifesite News qui nous rapporte que, selon un confident papal, le pape aurait eu sur son bureau un texte prêt à être signé, mais qu’il a décidé de ne pas approuver après avoir pris connaissance des arguments d’un ami qu’il a écouté avec attention. Le pape aurait confié : « J’ai le texte sur mon bureau. On m’a dit que je devais le signer, mais puisque vous m’avez dit tout cela, je ne le signerai pas. »
Pourquoi François a-t-il décidé de ne pas promulguer ce document, et quel message cela envoie-t-il aux catholiques attachés à la liturgie traditionnelle ?
Selon le témoignage de Lifesite News, cette décision est intervenue après une conversation que le pape a eue avec un confident, un orthodoxe russe, à qui il aurait révélé l’existence du texte. L’ami du pape, ayant évoqué la beauté de la messe traditionnelle et l’attachement sincère des jeunes fidèles à ce rite, a semblé convaincre François de renoncer à cette initiative.
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Une décision de compassion et de respect pour les tradis ?
Les catholiques attachés à la messe traditionnelle, souvent accusés de vouloir défier l’autorité papale, ne demandent rien d’autre que de pouvoir vivre leur foi dans l’amour du Christ, selon un rite glorifiant Dieu et exprimant cet amour d’une manière profonde et respectueuse. Lifesite News rapporte également que cet ami a expliqué au pape que les jeunes qui se tournent vers la messe en latin ne le font pas par défi ou pour une forme de rébellion, mais simplement parce qu’ils trouvent en ce rite un moyen profond de se rapprocher du Christ. Ce sont des fidèles qui cherchent à vivre leur foi de manière authentique, en accord avec la tradition séculaire de l’Église, et non dans une volonté de rejet des enseignements du pape ou de l’Église universelle.
Il semble que cette réflexion ait profondément marqué le pape François. Conscient que ces fidèles ne demandent rien d’autre que de pouvoir prier et célébrer la messe dans un cadre liturgique qui témoigne du sens sacrificiel , le pape a peut-être compris que la véritable réconciliation ne passait pas par la répression des traditions liturgiques, mais par le respect de la diversité des formes de prière dans l’Église.
Lifesite News souligne également que cette décision intervient dans un contexte où les tensions au sein de l’Église sont vives, particulièrement après la publication du motu proprio Traditionis Custodes en 2021, qui avait restreint sévèrement l’usage de la messe en latin. Nombreux étaient les critiques de cette décision, qui ont dénoncé une atteinte à la liberté de culte et une division inutile dans l’Église. Cependant, avec ce dernier retournement, il semble que le pape ait pris en compte la souffrance de ces fidèles et leur désir de pouvoir célébrer leur foi sans être perçus comme des parias ou des rebelles.
Il est à noter que cette renonciation à la restriction plus sévère de la messe en latin s’inscrit dans un climat de soutien croissant de la part des fidèles pour la tradition. Lifesite News a rapporté qu’un nombre important de catholiques, aussi bien clercs que laïcs, ont exprimé leur solidarité et leur soutien aux communautés attachées à la messe traditionnelle, demandant au pape de ne pas accabler ces fidèles d’une nouvelle répression.
Rappelons que la Fraternité Saint-Pierre compte désormais 197 séminaristes dans ses deux séminaires en Europe et aux États-Unis. L’Institut du Christ Roi a accepté 20 nouveaux séminaristes cette année, portant leur nombre total à 108. La Fraternité Saint-Pie X, quant à elle, a enregistré 64 nouveaux candidats, portant son total à plus de 250 séminaristes dans ses quatre séminaires.
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Le rôle de l’Église face à la diversité liturgique
Ce geste pourrait-il marquer « un changement de cap » dans l’approche du pape François envers la diversité liturgique au sein de l’Église. Après des mois de débats et de résistances, il semble que le pape ait pris la mesure de la richesse que représente la liturgie traditionnelle, non comme un élément de division, mais comme un véritable trésor pour l’Église.La messe en latin, loin d’être un moyen d’opposer les générations ou de diviser les fidèles, est un vecteur de la beauté divine qui peut réunir plutôt que séparer.
Il est donc important de comprendre que l’Église, dans sa grande diversité, peut permettre à ses enfants de vivre leur foi de manière authentique, dans le respect des traditions et des rites qui, tout en étant différents. Le pape François a donc pris une sage décision, celle d’écouter les voix de ceux qui, à travers la messe en latin, cherchent simplement à glorifier Dieu et à vivre dans l’amour du Christ.