Depuis 2000 ans

“Harcelé”, “traîné” : un pasteur indonésien raconte sa violente expulsion de son église

Stade Utama Gelora Bung Karno à Jakarta lors de la célébration de la messe du Pape François le 5 septembre 2024 - Capture Facebook
Stade Utama Gelora Bung Karno à Jakarta lors de la célébration de la messe du Pape François le 5 septembre 2024 - Capture Facebook
L'incident est survenu alors que le pape François promeut la coexistence pacifique entre les différentes confessions dans le pays.

En Indonésie, les tensions religieuses prennent un tournant préoccupant alors que les autorités ont récemment expulsé un pasteur et scellé son lieu de culte. Cet incident survient alors que le pape François met en lumière la nécessité du dialogue interreligieux lors de son discours à Jakarta, visant à promouvoir la coexistence pacifique entre différentes croyances.

Le pasteur Herri Soesanto, de l’église du Bon Dieu (Gereja Gembala Baik, ou GAB) située dans un complexe commercial de Simpang Tiga, a été violemment évincé par une cinquantaine de fonctionnaires le 18 août dernier. Selon Morning Star News, ces autorités ont également scellé le magasin utilisé comme lieu de culte. Herri Soesanto a qualifié cet acte de « violent et anarchique », affirmant que les responsables étaient « des amis » avant de devenir adversaires.

Violence des autorités

Dans une interview avec Gus Aan Anshori, fils d’un notable musulman, le pasteur a relaté : « J’ai été harcelé et traîné par une foule d’une cinquantaine de personnes. Ce qui était décevant, c’est que les personnes qui ont fermé mon église étaient mes amis. » Il a également exprimé ses préoccupations quant à la violence des autorités : « C’est un acte anarchique qui embarrasse la ville de Jombang. Les actions du régent sont violentes et anarchiques. Je n’aurais jamais imaginé une telle violence. »

La situation des chrétiens en Indonésie est complexe et tendue. Malgré la reconnaissance constitutionnelle du christianisme, le pays, majoritairement musulman, est classé 42e dans la liste Open Doors World Watch 2024 des 50 premiers pays où les chrétiens sont persécutés.

Open Doors rapporte que « si une église est soupçonnée de faire du prosélytisme, elle se heurtera probablement à l’opposition de groupes islamiques radicaux ». Même lorsque les conditions légales sont remplies, les autorités locales peuvent ignorer ces autorisations, exacerbant les difficultés pour les communautés chrétiennes.

Lire aussi

Alors que le Souverain Pontife cherche à bâtir des ponts entre les différentes confessions religieuses, la situation du pasteur Soesanto met en lumière les défis persistants pour la liberté religieuse dans le pays.

[ Source Worthy News]

Recevez chaque jour notre newsletter !