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Un consistoire,un renoncement,un nouveau pape ?

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Certains médias italiens parlent d’il conclave dell'ombra (le conclave de l’ombre), un conclave secret où certains cardinaux, qui officiellement ne demandent que le rétablissement du Saint-Père, comptent déjà le nombre de voix à attribuer.

Les rumeurs autour d’un possible renoncement du pape François se font de plus en plus insistantes, malgré les communiqués officiels de la salle de presse du Vatican qui font état d’une légère amélioration de sa santé. Si l’annonce d’un consistoire semble marquer un tournant dans les affaires du Vatican, les spéculations sur l’état de santé du pontife et sa décision imminente de renoncer au siège de Saint-Pierre pour des raisons médicales évidentes se renforcent chaque jour.

Certains médias italiens parlent d’il conclave dell’ombra (le conclave de l’ombre), un conclave secret où certains cardinaux, qui officiellement ne demandent que le rétablissement du Saint-Père, comptent déjà le nombre de voix à attribuer à tel ou tel candidat. De Parolin à Zuppi, en passant par Pizzaballa, Ambongo et Tagle, les noms circulent. Les scénarios se multiplient et l’incertitude autour de la papauté s’intensifie.

Mais qu’est-ce qu’un consistoire ?

Un consistoire est une réunion formelle entre le pape et les cardinaux. Le terme provient du latin consistorium, signifiant « assemblée » ou « réunion ». Ces rencontres ont pour but de traiter des sujets essentiels pour l’Église catholique et le Vatican, et de prendre des décisions importantes. Selon les sujets abordés, les consistoires peuvent être ordinaires ou extraordinaires. Les premiers concernent généralement des questions administratives, telles que les canonisations, tandis que les seconds sont convoqués pour des événements spéciaux nécessitant une attention particulière.

Les raisons d’un consistoire sont diverses. Le pape peut convoquer un consistoire pour nommer de nouveaux cardinaux, ceux-là même qui auront la charge d’élire un futur pontife. Il peut aussi le faire pour traiter des processus de canonisation et de béatification. Enfin, le pape peut décider d’en organiser un lorsqu’il estime avoir besoin d’un échange sur des décisions particulièrement délicates et d’une importance capitale pour l’Église.

L’épisode de Benoît XVI : une démission annoncée lors d’un consistoire

Ce n’est pas la première fois qu’un consistoire intervient dans un moment charnière de l’histoire de la papauté. En 2013, lors d’un consistoire dédié à des canonisations, Benoît XVI avait surpris le monde entier en annonçant sa décision de renoncer au pontificat. Il était le premier pape à démissionner en près de 600 ans, après Grégoire XII en 1415. Cette démission avait été rendue possible par le droit canonique (canon 332), qui autorise un pape à quitter ses fonctions s’il en exprime la volonté « librement ». Il avait ainsi ouvert une voie qui n’avait pas été empruntée depuis des siècles, et son geste avait ébranlé l’Église, marquant un tournant dans l’histoire de la papauté.

Les raisons d’un consistoire aujourd’hui

Le consistoire que le pape François a convoqué depuis l’hôpital Gemelli, où il est traité pour une pneumonie bilatérale, ne semble pas être une décision précipitée. Il s’agit en réalité de dossiers déjà bien avancés, pour lesquels seule la ratification finale du pape était attendue. Cependant, la convocation de ce consistoire, malgré son état de santé encore fragile, montre la volonté du pontife d’anticiper des décisions importantes avant qu’il ne soit trop tard.

Ce consistoire met en évidence « l’urgence » de certains dossiers, comme les processus de canonisation de Giuseppe Gregorio Hernández Cisneros et Bartolo Longo. Toutefois, bien que ces démarches soient importantes pour l’Église, elles ont ravivé les spéculations concernant une possible démission du pape François.

Rien n’est joué

En effet, beaucoup estiment que le pape pourrait choisir de rester en fonction jusqu’à la fin de l’année jubilaire 2025, qui se clôturera le 6 janvier 2026. Cette année, centrée sur la « miséricorde », constitue pour François un « héritage immuable ».« Il gouverne avec la tête, pas avec les jambes », a-t-il lui-même déclaré, minimisant ainsi les critiques concernant sa mobilité réduite. Ce dernier pourrait ainsi tenir jusqu’au terme du Jubilé, avant de prendre une décision définitive sur l’avenir de la papauté.

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