Le Collège des cardinaux, préparé pour le prochain conclave, révèle une transformation significative sous l’influence du pape François, réduisant à moins de 5 % la présence des cardinaux nommés par Jean-Paul II.
De ce constat découle le constat d’une transition importante dans la composition de cet organe crucial pour l’élection papale. Le départ récent du cardinal Polycarp Pengo, qui a eu 80 ans le 5 août, a réduit à 6 le nombre de cardinaux créés par Jean-Paul II encore en activité. Cette diminution représente moins de 5 % du collège électoral actuel.
Sous François, le Collège a vu une vague de nominations sans précédent. Depuis 2013, le pape François a convoqué neuf consistoires, établissant 142 cardinaux, dont 113 ont le droit de vote en cas de conclave. En comparaison, Jean-Paul II avait nommé 231 cardinaux durant les 26 ans de son pontificat, mais la plupart d’entre eux sont désormais hors des rangs électoraux en raison de leur âge avancé. De son coté le pape Benoît XVI a nommé 33 cardinaux, dont beaucoup ne sont plus actifs.
Le Collège des cardinaux compte aujourd’hui 129 membres électeurs, un chiffre qui dépasse le plafond de 120 fixé par Paul VI. D’ici fin 2024, dix cardinaux supplémentaires atteindront l’âge de 80 ans, faisant ainsi diminuer le nombre de cardinaux électeurs sous ce seuil. Cette évolution amplifie l’influence des cardinaux nommés par François, qui représentent maintenant une majorité écrasante.
Les derniers consistoires du pape François ont aussi modifié la manière dont les débats se tiennent. Les cardinaux se retrouvent dans des groupes linguistiques pour les discussions, ce qui, tout en visant une meilleure organisation, modifie la dynamique habituelle de ces assemblées.
Le futur conclave pourrait être influencé par ces changements. La composition actuelle du Collège, largement façonnée par François, suggère que le prochain Pape pourrait partager ses orientations. Cependant, le processus pourrait également introduire des éléments de surprise, en raison des nouvelles configurations et dynamiques au sein du Collège.
Des rumeurs circulent également sur une possible réforme des règles du conclave. Le pape François pourrait envisager des ajustements tels que la réduction du quorum nécessaire pour élire un Pape ou des modifications dans les procédures des congrégations générales. Néanmoins, aucune réforme spécifique n’a encore été confirmée.
Ainsi, bien que le pape François ait largement modelé le Collège des cardinaux, la manière dont le prochain conclave se déroulera encore inconnue. L’influence actuelle du Pape sur le Collège pourrait guider l’Église vers une continuité dans ses orientations, tout en laissant place à des éventualités imprévues dans le processus de sélection du futur Pape.
Rappelons que l’élection du Pape n’est pas un sacrement, à l’inverse du sacerdoce des prêtres. D’un coté le prêtre est ordonné “il participe au pouvoir spirituel du Christ-Prêtre“, de l’autre coté, le Pape reçoit un mandat, il est élu par le conclave des cardinaux. Dans le dictionnaire de théologie catholique, il est mentionné que l’Esprit-Saint assiste les électeurs dans le cadre du plan de Dieu...gageons que l’Esprit éclairera au mieux le Sacré Collège pour l’élection du prochain Pape.
