Le diocèse de Vannes se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire et le nom de Mgr Raymond Centene, évêque de Vannes, résonne dans un procès prévu pour lce jeudi 9 janvier 2025. L’affaire remonte à un legs de 300 000 euros fait par le père Le Pipe, un prêtre fondateur de l’église Saint-Guen à Vannes, destiné à financer les travaux de rénovation de l’édifice. Le Telegramme indique que ce legs n’a jamais été utilisé comme prévu. Les responsables de l’évêché sont accusés de détournement de fonds, et le diocèse doit maintenant répondre de son incapacité à informer l’association des Amis de Saint-Guen, qui devait bénéficier de cet héritage.
La construction de l’église, achevée en 1967, n’a jamais vu de travaux de grande envergure, malgré le legs généreux laissé par son recteur. Ce dernier, âgé de 94 ans à son décès en 2016, avait prévu que son héritage soit alloué à l’entretien de l’église qu’il avait fondée. Cependant, ce n’est qu’en 2018, soit un an et demi après le décès, que les responsables de l’association ont pris connaissance du testament, et cela après une décision de justice. “C’est de façon fortuite, par des voisins de cette église, que nous avons eu connaissance de ce testament, car ni l’exécuteur testamentaire, ni l’évêque du diocèse, ni son économe ne nous ont informés spontanément de l’affectation de ce legs dont nous étions bénéficiaires », explique un membre de l’association. La notaire du diocèse, quant à elle, s’est retranchée derrière le secret professionnel, compliquant encore l’accès à l’information.
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Un abus de confiance et un détournement de fonds qui remontent à 2016, lorsque les fonds issus de la vente de la maison du père Le Pipe ont été transférés vers d’autres comptes, bien loin des objectifs de rénovation de l’église.
Une plainte pour abus de confiance avait été déposée en 2020, mais classée sans suite, bien que des investigations aient révélé que les fonds avaient été utilisés pour d’autres dépenses, comme des salaires ou des versements à des caisses d’entraide. “L’exploitation du compte bancaire du diocèse permet de constater que les fonds qui y ont été virés ont été transférés vers d’autres comptes bancaires de l’évêché, permettant notamment le règlement de salaires”, rapporte un enquêteur.
Avec un préjudice de 303 513 euros, somme réclamée par l’association, cette affaire soulève des questions fondamentales sur la gestion des fonds et le respect des volontés du défunt. Grégoire Maisonneuve, fils de l’architecte de l’église, s’interroge : “En quoi ces destinations ont-elles respecté la volonté du défunt, qui avait demandé que son héritage soit versé à notre association pour assurer l’entretien de l’église qu’il avait fait construire avec mon père ?”
Le Telegramme indique que l’évêque de Vannes a répondu via son service de communication : “Il s’agit d’une affaire ancienne, d’ordre privé, déjà classée sans suite par la justice et sans élément nouveau. Le diocèse de Vannes est donc dans l’attente des conclusions des débats à l’issue de l’audience annoncée.” Toutefois, ce procès pourrait bien être le tournant de cette affaire, et l’occasion pour l’Église de rendre des comptes sur une gestion qui, selon l’association, a manqué de transparence et de respect envers les derniers souhaits du défunt.